Résister, responsabiliser, anticiper

Couverture blanche avec titrage rouge orangée en caractères minuscules.

Rubrique : Ouvrages individuels

Auteure : Mireille Delmas-Marty

Éditions : Seuil

Cartographie : VII – Autour d’un droit commun

Date de parution : 10 janvier 2013

Résumé

Cet ouvrage propose une réflexion sur la mondialisation et les moyens de la réguler afin de la rendre soutenable et respectueuse des droits fondamentaux. Mireille Delmas-Marty y dénonce notamment les conséquences sociales, environnementales et éthiques de la mondialisation dans ses aspects économiques et financiers, ainsi qu’en matière de contrôle des flux migratoires. La professeure appelle à repenser la mondialisation à travers la notion d’humanisme juridique et dans la perspective d’un triple objectif : résister à la mondialisation, responsabiliser les acteurs et anticiper les risques à venir.

La quatrième de couverture indique :

Ce livre est né d’une interrogation sur le rôle du droit face aux effets de la mondialisation. D’un côté, celle-ci renforce l’humanisme juridique par le développement international des droits de l’homme et la création d’une justice pénale internationale. De l’autre, elle le menace par le durcissement du contrôle des migrations, l’aggravation des exclusions sociales, la multiplication des atteintes à l’environnement, la persistance des crimes internationaux les plus graves ou les risques d’asservissement engendrés par les nouvelles technologies.
À force d’être invoquée à tort et à travers sans être pour autant mieux appliquée, la ritournelle humaniste n’annonce-t-elle pas, en réalité, la mise à mort de l’humanisme juridique ?
Reste à inventer un nouvel humanisme, ou plutôt à se projeter dans l’avenir en faisant le pari qu’il est possible d’humaniser la mondialisation autour de trois objectifs : résister à la déshumanisation, responsabiliser ses acteurs, anticiper sur les risques à venir. Tel est l’esprit qui anime ce livre de combat.

Kathia Martin-Chenut écrit au sujet de l’ouvrage :

Dans cet ouvrage publié en 2013 et présenté comme un « livre de combat », Mirelle Delmas-Marty lance un appel, que cette contribution souhaite rappeler et répercuter.

L’ouvrage s’ouvre sur une question : « Que peut le Droit ? ». Cette question traverse l’intégralité de l’œuvre de Mireille Delmas-Marty, dont les analyses prospectives et dynamiques du droit lui permettaient de saisir la complexité du réel juridique. Elle a sans cesse interrogé le champ juridique en vue d’apporter des réponses concernant le(s) rôle(s) du droit dans divers domaines sociétaux. Or ici la question est explicitement posée dès la première phrase du manuscrit, où l’auteure précise qu’il « est né d’une interrogation sur le rôle du droit face aux effets déshumanisants de la mondialisation ». Cette mondialisation n’est certes pas la première, mais cette fois-ci n’est pas seulement économique et atteint de manière non négligeable les systèmes de droit. Avec cette mondialisation, le droit n’est plus uniquement identifié à l’État, mais il se développe de plus en plus entre les États et au-dessus de ceux-ci, ce que Mirelle Delmas-Marty montrait déjà dans les années 1990, par des travaux clairvoyants qui mettaient en lumière la complexité des processus normatifs et commençaient à esquisser des pistes pour ordonner le pluralisme juridique.

Ici, dans cet ouvrage publié deux décennies plus tard, elle part des contradictions d’une mondialisation qui peut à la fois renforcer l’humanisme juridique (notamment par le développement du droit international des droits de l’homme et de la justice internationale pénale) et le menacer (notamment par le durcissement des contrôles et l’amplification des exclusions sociales, les atteintes à l’environnement et la persistance des crimes internationaux, ou encore les risques d’asservissement par les nouvelles technologies), pour ensuite relever un pari : celui d' »humaniser la mondialisation ». […]

L’ouvrage de 2013 est pour moi emblématique du souci que Mireille Delmas-Marty partageait avec Édouard Glissant de transformer une mondialisation agressive en une mondialité plus apaisée. Mireille terminait son ouvrage en admettant que le programme proposé pouvait « sembler ambitieux, voire démesuré », une utopie, mais une « utopie réaliste ». L’utopie doit ici plus que jamais être conçue comme une « anticipation militante », parce qu’il faut « rêver l’impossible pour réaliser tout le possible » !1

Note : il s’agit d’un extrait du texte dont les notes de bas de pages ont été retirées. Vous pouvez trouver le texte en libre accès grâce au lien suivant : https://doi.org/10.3917/rsc.2301.0029.

  1. Martin-Chenut, Kathia. « Résister, responsabiliser, anticiper : un programme esquissé par Mireille Delmas-Marty pour humaniser la mondialisation ». Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, N° 1 (2023) : 29-42, source.

Pour citer ce texte : Portanguen, Antoine. « Résister, responsabiliser, anticiper », La Boussole des possibles, 2025. https://laboussoledespossibles.fr/?p=758.

Étiquette(s) : ,,,,,,.