
Rubrique : Direction d’ouvrages collectifs
Direction : Mireille Delmas-Marty, Isabelle Fouchard, Laurent Neyret, Emanuela Fronza
Éditions : PUF
Collection : Que sais-je ?
Cartographie : IV – Espace international ; Crimes internationaux
Date de parution : 14 septembre 2009, 2ème éd. : 7 juin 2013, 3ème éd. : 13 juin 2018, 4ème éd. : 20 septembre 2023
La quatrième de couverture indique :
« Les crimes contre l’humanité transcendent l’individu puisqu’en attaquant l’homme, est visée, est niée, l’Humanité. C’est l’identité de la victime, l’Humanité, qui marque la spécificité du crime contre l’humanité », affirmaient en 1997 les juges du Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie à l’appui de leur premier jugement. L’expression même de crime contre « l’humanité » distingue ce crime de tous les autres et souligne son extrême gravité. Mais, si grave soit-il, un crime ne constitue un crime contre l’humanité qu’à condition de comporter des éléments constitutifs précis et de s’inscrire dans une attaque généralisée ou systématique.
Cet ouvrage propose d’éclairer cette dénomination pénale née à Nuremberg en analysant sa formation en droit international, puis les variations de sa réception au niveau national. Il en explore ainsi la richesse mais pointe aussi ses ambiguïtés au travers des applications passées et présentes, esquissant déjà les transformations à venir.
Emanuela Fronza écrit au sujet de l’ouvrage :
Il offre une précieuse analyse de la complexité de cette notion en transformation. Il rappelle, en premier lieu, le contexte de son apparition, ainsi que sa consécration lors du procès de Nuremberg, puis son évolution jusqu’à l’adoption du Statut de Rome. L’ouvrage prolonge cette réflexion par l’interaction entre le droit international et les différents droits nationaux, soulignant les tensions entre l’universel et les écarts d’interprétation et d’application au niveau national (le relatif). Enfin, l’ouvrage propose des pistes de réflexion concernant les évolutions que connaît la notion de crime contre l’humanité : nuances entre crime contre l’espèce humaine et crime contre l’humanité, mais aussi une étude des crimes contre l’environnement. Dans cet ouvrage aussi, les interactions croissantes sont également pensées et travaillées comme constitutives du droit des crimes internationaux. Et de nouveau, le même mouvement est analysé : « Le droit interne continue à jouer un rôle, non comme point de départ, mais au terme du mécanisme de l’intégration ou du renvoi, à partir de la norme internationale ». On y retrouve également un aspect essentiel de la pensée de Mireille Delmas-Marty : l’application de la méthode comparative, seule à même de proposer une synthèse ouverte et évolutive, permettant d’échapper aux risques d’une internationalisation de type hégémonique ou d’un désordre impuissant.1
Note : Vous pouvez trouver le texte en libre accès grâce au lien suivant : https://doi.org/10.3917/rsc.2204.0757.
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Disponibilité en bibliothèque :
- Fronza, Emanuela. « Le droit des crimes internationaux et Mireille Delmas-Marty ». Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, N° 4 (2022) : 757-65, source.
Pour citer ce texte : Portanguen, Antoine. « Le crime contre l’humanité », La Boussole des possibles, 2025. https://laboussoledespossibles.fr/?p=690.