Les chemins de la répression

Les chemins de la répression

Rubrique : Ouvrages individuels

Sous-titre : Lecture du Code pénal

Auteure : Mireille Delmas-Marty

Éditions : PUF

Collection : Droit d’aujourd’hui

Cartographie : I – Droit pénal et procédure pénale

Date de parution : Août 1980

La quatrième de couverture indique :

Répression est un mot dur et qui fait peur. Réprimer, c’est écraser – Etat répressif, société répressive.
Au sens juridique pourtant, répression est synonyme de « justice pénale », et, si le premier mot est plus brutal, autant ne pas le méconnaître car il indique que cette justice n’est pas toujours sereine et présente à sa façon des risques de violence. Au fond, les deux termes se complètent, l’un montrant l’enfer à éviter et l’autre l’idéal à atteindre. La réalité ne fait sans doute qu’osciller de l’un vers l’autre, sans mot qui la désigne en propre.
Mais pourquoi des peines ?
L’amendement du condamné par la peine est exceptionnel, la dissuasion par la menace de la peine incertaine ; quant à la protection sociale par l’élimination (prison), elle est en pratique toujours temporaire.
Il est vrai qu’au-delà de la seule logique se dessine une sorte de fonction « magique » d’apaisement, d’effacement par la peine de l’acte qu’on ne peut accepter et qu’on nomme crime. Seulement, le crime est une notion bien relative, et comment admettre, en outre, une telle part d’irrationnel, sans laisser la justice se transformer en une redoutable quête du bouc émissaire ?
Peut-on croire à la justice pénale ou répressive à travers ses logiques et sa « magie », ou faut-il en rejeter le principe même ? Autant de chemins que ce livre tente de suivre à travers une lecture de la loi et une analyse de divers faits, ceux de l’actualité, comme de l’histoire ou de l’observation ethnologique.

Claire Saas écrit au sujet de l’ouvrage :

Les chemins de la répression est d’abord un ouvrage rare en ce qu’il ne se trouve plus qu’en bibliothèques, universitaires ou privées.
Rare encore par sa couverture, une photographie d’une composition de l’autrice décrite comme une image « où l’on pourrait voir :

les lignes de la répression
logiques de la peine et du crime
soudain brisées
traversées par un cercle irrationnel et magique
redoutable et apaisante magie ».

Le ton est donné.
Rare toujours, parce qu’il donne à voir les mille et une facettes de M. Delmas-Marty. En effet, dès la première approche, Les chemins de la répression est au carrefour des droits, des sciences humaines et des arts. Un melting-pot clairement structuré par les « lignes de la logique » et le « cercle de la magie », au soutien d’une démonstration.
L’autrice a déjà forgé son écriture fluide, l’un de ses objectifs étant de rendre accessible la complexité sans la réduire. […]
Les chemins de la répression fait partie des ouvrages essentiels pour une enseignante-chercheuse et une praticienne pénaliste, tant en raison de ce qu’il révèle de la démarche scientifique unique de M. Delmas-Marty […] que de ce qu’y dit cette dernière de la répression pénale […]. Il y est rappelé que « la fin ne saurait en droit pénal, comme ailleurs, moins encore qu’ailleurs, justifier les moyens ». […]

Les chemins de la répression trace les lignes de force de la politique criminelle, chacune corrigeant les excès de l’autre. La structure des chemins de la répression permet de constants passages et affinements d’une notion à une autre, d’un acteur à un autre, entre les lignes droites de la logique […] et la magie de la répression […].1

Note : il s’agit d’un extrait du texte dont les notes de bas de pages ont été retirées. Vous pouvez trouver le texte en libre accès grâce au lien suivant : https://doi.org/10.3917/rsc.2203.0515.

  1. Saas, Claire. « Lectures des Chemins de la répression ». Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, N° 3 (2022) : 515-23, source.

Pour citer ce texte : Portanguen, Antoine. « Les chemins de la répression », La Boussole des possibles, 2025. https://laboussoledespossibles.fr/?p=7058.

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