Rubrique : Ouvrages individuels
Auteure : Mireille Delmas-Marty
Éditions : Seuil
Collection : La couleur des idées
Cartographie : II – Politique criminelle
Date de parution : 18 février 2010
Résumé
Mireille Delmas-Marty examine les tensions politiques et juridiques existantes entre les notions de sécurité et de libertés (individuelles et collectives) dans le contexte de la mondialisation et, en particulier, de la lutte contre le terrorisme. L’autrice explore les enjeux posés par ce dernier pour les sociétés démocratiques et la protection des droits fondamentaux, ainsi que les réponses politiques formulées aux différentes échelles des espaces normatifs.
La professeure plaide en faveur d’une approche ouverte qui intègre des mécanismes de gouvernance permettant l’équilibre entre la recherche de sécurité et la protection des droits de l’homme.
La quatrième de couverture indique :
Le monde est dangereux. Aujourd’hui, à l’heure du terrorisme, des effets conjugués de la pauvreté, de la maladie et des guerres civiles, les États doivent faire face à de nouveaux défis : une menace pour l’un d’entre eux est une menace pour tous. Si les dangers ont existé de tout temps en tous lieux, les attentats du 11 Septembre en ont sans doute changé la perception. Si bien que les responsables politiques se trouvent libérés, symboliquement et juridiquement, de l’obligation de respecter les limites propres à l’état de droit. Dès lors, l’enchevêtrement des espaces normatifs (nationaux, européens et mondiaux) induit des mouvements d’autant moins contrôlables qu’ils échappent de plus en plus aux États.
Ce livre explore cette nouvelle donne et l’incertitude des réponses face aux dangers bien réels que courent les personnes, les États, voire la planète tout entière. Au-delà, il s’interroge sur les voies qui s’ouvrent à nous : sociétés de la peur ou communauté de destin ?
Pierre-Jérôme Delage écrit au sujet de l’ouvrage :
En publiant son ouvrage Libertés et sûreté dans un monde dangereux, Mireille Delmas-Marty avait fait un choix : celui de mettre entre parenthèses l’achèvement de sa quadrilogie dédiée aux Forces imaginantes du droit, afin de pouvoir consacrer un livre entier à ce qu’elle avait appelé « le temps de tous les dangers ». Dangers pour les États et la planète, avec le terrorisme global et les catastrophes écologiques. Mais aussi dangers pour les personnes, du fait, notamment, de ce qu’elle nommait « la déshumanisation du droit pénal », et qui était, de son aveu même, à l’origine de la réflexion qu’elle allait développer.
C’est, en effet, avec les quelques lignes à suivre que débutait l’avant-propos de Libertés et sûreté dans un monde dangereux : « Le point de départ de ce livre est la loi française relative à la rétention de sûreté, adoptée le 25 février 2008, qui permet de maintenir un condamné en détention, après exécution de sa peine, pour une durée d’un an, renouvelable indéfiniment, sur le seul critère de sa dangerosité. Préparée depuis quelques années par une succession de lois sur la récidive, la rupture est ainsi consacrée dans la relation entre culpabilité, responsabilité et sanction, au risque d’une déshumanisation du droit pénal et, plus largement, d’une radicalisation du contrôle social ». Et Mireille Delmas-Marty d’ajouter : « Comment en est-on arrivé là ? C’est la question qui me hante depuis lors ».1
Note : il s’agit d’un extrait du texte dont les notes de bas de pages ont été retirées. Vous pouvez trouver le texte en libre accès grâce au lien suivant : https://doi.org/10.3917/rsc.2203.0541.
Acquérir cet ouvrage :
Disponibilité en bibliothèque :
- Delage, Pierre-Jérôme. « Mireille Delmas-Marty, ou la résistance à la déshumanisation du droit pénal. À propos de Libertés et sûreté dans un monde dangereux ». Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, N° 3 (2022) : 541-48, source.
Pour citer ce texte : Portanguen, Antoine. « Libertés et sûreté dans un monde dangereux », La Boussole des possibles, 2025. https://laboussoledespossibles.fr/?p=716.
